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Que sont-ils devenus? – Daniel Igali

November 23, 2022

L’or olympique n’était que le début de son impressionnante carrière

Beaucoup connaissent Daniel Igali pour être venu au Canada après les Jeux du Commonwealth de 1994 et être devenu l’un des lutteurs masculins canadiens les plus titrés. Sa notoriété s’est accrue après avoir remporté l’or aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney, en Australie, mais ce n’était que le début d’une carrière impressionnante, tant sur les tapis qu’en dehors.

Igali a grandi au Nigéria et admet qu’il ne se souvient pas comment il a commencé la lutte; cela faisait simplement partie de la culture de sa tribu Ijaw. «Tout le monde grandit en faisant de la lutte, c’est comme la natation, car nous sommes proches de la mer. Vous grandissez en le faisant et, à trois ans, vous savez nager mais vous ne savez pas qui vous a appris. C’est comme ça que la lutte a été pour moi» se souvient Igali.

S’il a commencé à lutter sur l’herbe, Igali est rapidement passé au tapis et a commencé à concourir sur la scène internationale. Après les Jeux du Commonwealth de 1994, à Victoria, en Colombie-Britannique, il a été séduit par le style et la qualité des lutteurs canadiens et a décidé de rester au Canada. «Les Canadiens étaient incroyables, ils ont remporté neuf des dix médailles d’or. Je les admirais beaucoup, c’étaient les meilleurs lutteurs que j’avais vus, et je voulais simplement lutter un tant soit peu comme eux. Je suis resté et j’ai commencé à aller à l’école au Douglas College, puis à l’Université Simon Fraser. Je savais que rester améliorerait ma vie dans les domaines de l’éducation et de la lutte, qui à l’époque, étaient les choses les plus importantes dans ma vie.»

En 2000, Igali est devenu un nom connu de tous lorsqu’il a remporté la première médaille d’or de lutte du Canada aux Jeux olympiques dans la catégorie des 69 kg chez les hommes. Bien qu’il s’agisse d’un moment spécial pour lui, il affirme que le point culminant de sa carrière de lutteur est survenu avant sa médaille olympique, lorsqu’il a remporté l’or aux Championnats du monde en 1999. «Je dirais que ma plus grande réussite a été ma victoire aux Championnats du monde, en raison des circonstances. Trois semaines avant, je devais subir une opération du genou. Je ne pensais pas pouvoir participer à la compétition, mais je suis allé en France pour un stage avant les Championnats du monde. Le stage s’est bien passé, et nous avons décidé que je devais y aller et essayer. C’est au cours de cette tentative que j’ai remporté mon premier et unique titre de champion du monde.»

Après sa carrière de lutteur, Igali a commencé à mettre en pratique les autres leçons qu’il avait apprises au Canada, en entrant dans l’arène politique. «Quand j’étais petit, mon père était impliqué dans la politique, donc j’ai été sensibilisé très tôt aux questions politiques. Même à l’école secondaire, j’étais capitaine de notre équipe de débat et je m’occupais des questions étudiantes. Puis, au Canada, en 2005, je me suis présenté aux élections provinciales en Colombie-Britannique, mais j’ai malheureusement échoué.»

Toutefois, pendant ce temps, Igali s’était réinstallé dans son pays natal, le Nigeria, et il allait bientôt avoir la chance d’y tenir un rôle similaire. «Lorsque je suis retourné au Nigeria, j’ai eu l’occasion de me présenter en 2011 à l’assemblée législative de l’État de Bayelsa. J’ai été élu et j’en suis resté membre pendant huit ans. Au moment où je suis parti, j’avais adopté le plus grand nombre de projets de loi que  quiconque avant moi.»

Alors qu’il travaillait au Nigeria, Igali a naturellement gravité vers le programme de lutte. Il a aidé la fédération nationale de façon intermittente depuis qu’il a remporté sa médaille olympique, mais en 2006, il a commencé à entraîner l’équipe de l’État de Bayelsa. En 2007, le ministre des sports lui a demandé d’entraîner l’équipe nationale. Igali les a fait participer à tous les grands événements internationaux et en 2009, l’équipe a percé en remportant sa première médaille de bronze aux championnats du monde. «Ensuite, nous avons participé aux Jeux du Commonwealth de 2011 et c’est là que les résultats ont commencé à se faire sentir. Avant cela, le Nigeria avait participé à six Jeux, mais nous n’avions remporté qu’une seule médaille d’or. En 2011, nous avons remporté trois médailles d’or, c’est là que les choses ont commencé à décoller. Depuis, nous avons régulièrement obtenu de bons résultats aux championnats du monde, et nous sommes désormais plus compétitifs face à des pays comme le Canada et l’Inde.»

Igali a progressé jusqu’à devenir président de la Fédération nigériane de lutte, un poste qu’il occupe toujours, mais ses passions pour le sport et pour la politique ont fini par se rejoindre en 2019 lorsqu’il est devenu le ministre du Développement des sports pour le jeunes de Bayelsa. Maintenant, il ne s’occupe pas seulement de la lutte, mais de toute une gamme de sports et d’équipes qui relèvent tous de son portefeuille. «Le travail en lui-même est très satisfaisant, pour moi ce n’est même pas un travail c’est un hobby car vous voyagez avec les équipes, vous essayez d’obtenir des fonds pour elles, vous aidez à la formation des entraîneurs, vous construisez des installations, donc c’est tout à fait dans mes cordes.»

Manifestement, Igali ne considère pas ses deux rôles actuels comme un travail, car il était prêt à assumer un autre rôle récemment, puisqu’il a été élu au bureau de direction de la UWW. «Cela reste dans le cadre de ce que j’aime faire, et c’est spécifique à la lutte. Avant, je faisais partie de la commission de lutte, mais je pense que ce nouveau poste me permettra d’être plus impliqué au niveau du terrain. Avec mon expérience, je pense que je peux aider à faire des recommandations et que ce sera très amusant. J’ai toujours voulu faire partie du bureau, cette fois je me suis présenté et je suis reconnaissant d’avoir été élu.»

Son rôle au sein du bureau de la UWW sera une occasion supplémentaire pour Igali de contribuer à la croissance de la lutte dans le monde. De nombreuses réalisations d’Igali le montrent déjà en train de renvoyer l’escenseur à sa communauté, mais si vous lui demandez celle qui ressort le plus, il vous parlera du Dynamite Wrestling Centre. «En 2012, j’ai commencé à construire un centre où les athlètes pouvaient venir s’entraîner. Au Nigeria, il peut être difficile d’utiliser les installations publiques, alors j’ai commencé à construire le centre. Il y a deux ans, j’ai demandé et obtenu des subventions de la UWW. Aujourd’hui, le centre comprend un tapis, 17 salles et deux gymnases avec des équipements d’entraînement. L’équipe nationale s’y entraîne à plein temps et d’autres clubs y viennent également s’entraîner. Nous attendons également que d’autres pays envoient des athlètes s’entraîner au centre. Je consacre autant de temps que possible à m’y rendre et à m’entraîner moi-même dans le gymnase.»

Pour l’avenir, l’objectif d’Igali est de faire du Nigéria une des dix premières nations mondiales en lutte. Il sait que ce sera difficile car, à l’instar d’autres pays, il essaie d’obtenir une certaine constance en termes de financement. «Beaucoup d’enfants de chez nous veulent lutter, mais le problème est le financement. J’espère simplement que nous pourrons soutenir ce sport, afin que les athlètes puissent montrer ce qu’ils ont dans le ventre, et que nous pourrons devenir l’une des meilleures équipes au monde.»